Préparation à l’école

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Préparation à l’école

La préparation à l’école est un aspect fondamental de la persévérance scolaire, qui aura des répercussions tout au long du parcours du jeune.

Publié le 15 novembre 2016


Ultimement, elle aura une incidence considérable sur la réussite scolaire de l’élève.

C’est donc motivé par l’importance d’agir tôt et de manière concertée auprès des tout-petits que Réseau réussite Montréal s’intéresse particulièrement à cet enjeu en s’associant à plusieurs initiatives visant le développement global des enfants montréalais.

*Dernière mise à jour : 1er février 2022

Préparation à l’école | Développement de l’enfant | Incidence sur la réussite éducative |
Caractéristiques des enfants vulnérables | Quelques particularités montréalaises | Pistes d’action

 

La préparation à l’école

La préparation à l’école concerne le développement de l’enfant de 0 à 5 ans dans les différents domaines avant son entrée à l’école et l’accumulation d’expériences. Cette préparation permettra ainsi à l’enfant d’être mieux outillé pour faire face aux défis qui l’attendent et de profiter pleinement des apprentissages scolaires.

La préparation à l’école permet à l’enfant :

  •  « d’avoir vécu des succès dans ses apprentissages, pour avoir confiance en ses compétences;
  • d’apprendre à persévérer devant des difficultés pour être en mesure de faire face aux défis que pose tout apprentissage;
  • de savoir entrer en contact avec les autres pour pouvoir se faire des amis et s’adapter facilement dans un nouveau milieu;
  • de connaître les comportements socialement acceptables pour exprimer ses émotions;
  • de savoir s’arrêter pour écouter et mémoriser les consignes qu’il est appelé à appliquer par la suite;
  • d’interagir avec les livres et de s’intéresser à l’écriture parce qu’il est en contact quotidiennement avec l’écrit, en comprend l’utilité et en connaît le plaisir;
  • de jouer avec les nombres et les concepts;
  • d’avoir développé, dans ses jeux et ses activités de tous les jours, les habiletés, les attitudes et les comportements qui faciliteront son adaptation au monde scolaire;
  • etc.[1] »

 

Développement de l’enfant

L’EQDEM (Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle) utilise l’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE) afin de mesurer le niveau de développement des enfants fréquentant à temps plein la maternelle 5 ans dans les écoles francophones et anglophones des secteurs public et privé. À noter qu’il ne s’agit pas d’un outil diagnostic ou de dépistage, mais qu’il permet de comparer les forces et les faiblesses de groupes d’enfants entre eux[2].

Les résultats de cette enquête permettent de faire le point sur le développement global des enfants de maternelle du Québec ainsi que sur leurs vulnérabilités.

Le développement de l’enfant est mesuré dans cinq domaines :

  • Santé physique et bien-être
  • Compétences sociales
  • Maturité affective
  • Développement cognitif et langagier
  • Habiletés de communication et connaissances générales

Un enfant est dit vulnérable si son score est égal ou inférieur au 10e percentile de la distribution de l’ensemble des enfants québécois pour un domaine.

 

Incidence sur la réussite éducative

Le lien entre le niveau de développement d’un enfant et la réussite éducative de ce dernier est bien documenté.

  • 46 % des enfants de la maternelle vulnérables dans au moins un domaine de développement obtiennent des résultats scolaires inférieurs à la moyenne en 4e année du primaire. En comparaison, seulement 14 % des élèves non vulnérables montrent des résultats similaires[3].
  • Les enfants présentant une vulnérabilité à la maternelle sont plus susceptibles d’échouer à l’épreuve ministérielle de français en 6e année[4].

Ces constats prennent toute leur importance lorsque l’on considère qu’un rendement scolaire faible, notamment en lecture, en écriture et en mathématiques, est associé à une forte probabilité de décrocher au secondaire[5].

 

Caractéristiques des enfants vulnérables

Il importe de souligner qu’un enfant vulnérable n’est pas prédestiné à l’échec, mais qu’il est moins bien outillé pour réaliser certains apprentissages et profiter de ce que l’école peut offrir.

À ce sujet, Une école montréalaise pour tous souligne également que la vulnérabilité est ici évaluée selon les attentes du milieu scolaire. C’est donc qu’un élève dit vulnérable possède un bagage d’expériences qui diffère de celui attendu par l’école.

Les études révèlent certains contextes communs à une forte proportion d’enfants vulnérables[6] :

  • Faible revenu familial
  • Faible niveau de scolarité de la mère
  • Famille monoparentale
  • Famille de 4 enfants ou plus (3 frères ou sœurs ou plus)
  • Plurilinguisme (apprentissage d’une autre langue que la langue d’enseignement)
  • Défavorisation socioéconomique du quartier ou de l’école
  • Faible niveau de cohésion du quartier de résidence (les parents reçoivent moins de soutien de leur entourage)

 

Quelques particularités montréalaises

À Montréal, les données les plus récentes laissent entrevoir quelques particularités quant à la vulnérabilité des enfants de la maternelle :

>> Montréal comporte une proportion similaire au reste du Québec en ce qui a trait aux enfants qui, au moment de leur entrée à l’école, présentent une vulnérabilité dans au moins un domaine de développement[7].

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Source : Direction régionale de santé publique, Portrait synthèse du développement des enfants à la maternelle pour la région de Montréal, 2024

>> Les garçons vulnérables sont proportionnellement plus nombreux que les filles dans les cinq domaines ainsi que dans la mesure globale de développement[8].

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Source : Direction régionale de santé publique, Portrait synthèse du développement des enfants à la maternelle pour la région de Montréal, 2024

>> Les enfants des milieux très défavorisés matériellement sont plus nombreux en proportion à présenter un niveau de vulnérabilité dans au moins un domaine de développement que ceux des milieux très favorisés. Par contre, des différences significatives sont observées seulement dans les domaines « santé physique et bien-être » et « développement cognitif et langagier[9].

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Source : Direction régionale de santé publique, Portrait synthèse du développement des enfants à la maternelle pour la région de Montréal, 2024

La situation à Montréal comporte aussi des défis particuliers en raison de :

  • La multiplicité des acteurs s’intéressant à la question et dont l’effort concerté est essentiel :
    • Les 3 centres de services scolaires et 2 commissions scolaires
    • Les écoles primaires
    • Les centres de la petite enfance
    • Les différents types de services de garde
    • Les organismes communautaires
    • Les organismes institutionnels
    • Les autres partenaires à l’enfance
    • Les diverses instances de concertation locales (tables de quartier, tables de la petite enfance, tables jeunesse, etc.)
    • Les parents
  • La forte concentration de familles isolées, qui accèdent plus difficilement aux services dont elles ont besoin.

 

Pistes d’action

  • Agir tôt et de manière concertée
    La diminution de la proportion d’enfants vulnérables dans au moins un domaine de développement au cours des dernières années confirme l’importance de poursuivre l’action concertée pour intervenir tôt auprès des enfants de 0 à 5 ans.
  • Favoriser l’éveil à la lecture et à l’écriture
    L’intégration quotidienne d’activités d’éveil à la lecture et à l’écriture (ÉLÉ) permet à l’enfant d’acquérir des compétences cruciales à sa réussite éducative.

Réseau réussite Montréal soutient également des initiatives en petite enfance dans les quartiers montréalais.

 

1. MINISTÈRE DE LA FAMILLE (avec la collaboration du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport et du ministère de la Santé et des Services sociaux), Favoriser le développement global des jeunes enfants au Québec : une vision partagée pour des interventions concertées, 2014.

2. DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE, Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, Portait montréalais du développement des enfants à la maternelle : Résultats de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle, 2012.

3. INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC, La trousse SYNEL sur la réussite éducative, 2014. (Fiche 1 : La préparation à l’école)

4. INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC, Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2017, 2018

5. RÉUNIR RÉUSSIR, Pour agir efficacement sur les déterminants de la persévérance scolaire et de la réussite éducative, fiches pratiques, 2013.
(Fiche 9 : Rendement scolaire en lecture, écriture et mathématiques)

6. Ces éléments sont tirés des sources suivantes :

  • INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC, « Caractéristiques démographiques, socioéconomiques et résidentielles des enfants vulnérables à l’entrée à l’école », Portraits et trajectoires, numéro 14, mai 2012.
  • INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC, La trousse SYNEL sur la réussite éducative, 2014. (Fiche 1 : La préparation à l’école)
  • INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC, Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2012- Portrait statistique pour le Québec et ses régions administratives, 2013.

7-8-9. Direction régionale de santé publique, Portrait synthèse du développement des enfants à la maternelle pour la région de Montréal, 2024.

Documentation